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Jules Verne

Entre rêves d’ailleurs et ancrage picard – sur les traces de Jules Verne dans la Somme

Si son nom évoque les abysses, les voyages fantastiques et les aventures dans des contrées lointaines, c’est à Amiens que Jules Verne jeta l’ancre pour de bon. Retour sur les escales d’une vie littéraire et familiale hors du commun entre Nantes, Paris, Le Crotoy et Amiens . Itinéraire d’un auteur extraordinaire, d’un citoyen engagé – et d’un homme devenu mythe.

De Nantes à Paris : la naissance d’un écrivain visionnaire

Si Guerlain est associé au Crotoy, Jules Verne (1828-1905) est quant à lui intimement lié à Amiens. Bien qu’originaire de Nantes, c’est à Amiens qu’il passa 34 années de sa vie, séjournant aussi régulièrement sur la côte, au Crotoy, où il vécut à partir de 1865 et de s’installer en 1869 dans une villa en location, La solitude. Cette même année, il acheta son premier bateau, le Saint Michel. Il acquit par la suite le Saint Michel II, puis se fit construire le Saint Michel III à bord duquel il navigua au large de l’Espagne, du Portugal et de l’Afrique du Nord. En 1878, des soucis pécuniaires le contraignirent à vendre ce somptueux yacht à voile et à vapeur dont il avait fait l’acquisition en 1877. Le Crotoy l’inspira pour des œuvres telles que Vingt mille lieues sous les mers.

Tombe de Jules Verne, cimetière de la Madeleine, Amiens

Mais revenons un peu aux débuts. Jules Verne quitte Nantes pour Paris où il achève ses études de droit en 1850. À cette époque, il écrivait déjà et son introduction dans les salons littéraires par son oncle Chateaubourg le pousse encore plus vers l’écriture, compromettant définitivement son retour à Nantes pour prendre la succession de son père en qualité d’avoué.

Un mariage et une famille recomposée entre activité boursière et projets littéraires

En 1856, il se rend au mariage d’un ami amiénois, Auguste Lelarge, avec Aymée de Viane.  Il y rencontre Honorine, la sœur de la mariée, qu’il épousera un an plus tard. Honorine du Fraysne de Viane (1830-1910) a 26 ans. Veuve, elle est déjà mère de deux petites filles, Louise Valentine, née en 1852 et Suzanne Eugénie Aimée, née en 1853. Plus tard, en 1861, naîtra leur fils unique Michel. La famille vit à Paris où Jules exerce la profession d’agent de change pour nourrir sa famille, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre sa carrière littéraire qui décollera après sa rencontre avec l’éditeur Pierre-Jules-Hetzel en 1861.

Amiens, le havre de paix pour un citoyen engagé et écrivain accompli
Après Paris et quelques années au Crotoy, Honorine presse Jules de s’installer à Amiens dont il dit que c’est une « ville sage, policée, d’humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. On est près de Paris, assez pour en avoir le reflet, sans le bruit insupportable et l’agitation stérile. Et pour tout dire, mon Saint-Michel reste amarré au Crotoy. » Ce n’est toutefois qu’en 1882 qu’il s’installera au 2 rue Charles Dubois où il habitera jusqu’en 1900. Devenue aujourd’hui un musée, la maison de Jules Verne nous guide sur les pas d’un des plus grands auteurs français au fil d’une visite qui nous fait oublier les clameurs du XXIe siècle.

Jules Verne s’implique dans la vie politique, puisqu’il devient conseiller municipal. Il soutient notamment la construction du Cirque municipal en 1889, devenu Cirque Jules Verne à partir de 2003, au terme d’un an de travaux de rénovation et dont la façade sera restaurée à partir de 2016. S’il ne se visite pas, ce haut lieu du spectacle situé place Longueville vaut la peine d’être admiré de l’extérieur, d’autant qu’il n’est distant de la maison Jules Verne que d’une dizaine de minutes à pied.

Maison Jules Verne, Amiens
Cirque Jules Verne, Amiens

L’héritage d’un immortel

Atteint de diabète, Jules Verne s’éteint le 17 mars 1905 dans l’appartement dont il est propriétaire au 44 boulevard de Longueville (aujourd’hui boulevard Jules Verne) et qu’il avait réintégré en 1900. Il est inhumé au cimetière de la Madeleine (480 rue Saint-Maurice). Œuvre du sculpteur amiénois Albert Roze, auteur notamment de la Marie sans chemise qui fut ajoutée à l’horloge Dewailly (9-11 rue des Sergents) située non loin de la cathédrale, le tombeau de Jules Verne s’intitule Vers l’Immortalité et l’Éternelle Jeunesse. Évocateur de la résurrection, il représente l’écrivain s’élançant hors de la sépulture, torse dénudé, bras levé, tête et regard dirigés vers le ciel.

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